À 30 minutes de Oaxaca, au milieu de la Valle
Centrale, dans le petit pueblo de Teotitlán del Valle, des descendants de la civilisation
Zapotèques honorent les pratiques artisanales ancestrales en fabriquant de
superbes tapis à la manière de leurs lointains aïeux. Plusieurs petites
fabriques familiales sont établies dans ce village pittoresque qui rappelle,
par son architecture, une ère coloniale jadis prospère, et témoigne, par ses
rues désertes et sa population marginalisée, de la dure réalité contemporaine.
Lorsque je débarque du colectivo qui m'amène au
village, je me retoruve dans un endroit qui semble être habitué à la venue de
touristes, mais qui est paradoxalement complètement vide. Les rues du centre
sont jonchées de kiosques d’artisans locaux qui n'attendent que de vendre une
pièce de leur artisanat. Vendeurs et restaurateurs m'interpellent pour que je fasse
un arrêt à leurs commerces. L'endroit est vaste et semble normalement être bondé de
visiteurs, ou du moins semble l'avoir récemment été. À ma plus grande surprise,
je resterai plusieurs heures dans le petit village sans croiser aucun autre
étranger.
Génial de se baladé seul, d'avoir l'impression d'être
vraiment perdu dans le fond du Mexique, me diront certains...Non. Cela m'a plutôt paru désolant. Désolant par exemple pour cette dame, qui était derrière son
kiosque depuis des heures, qui attendait patiemment la venue de visiteurs
curieux et intéressés à l'encourager dans l'expression de sa culture
ancestrale. Désolant pour ces fabriques familiales que j'ai visitées, où
s'entassaient les créations de toutes sortes, faute d'être vendues. À vrai
dire, pratiquement toutes les personnes croisées ce jour-là, avec qui j'ai parlé
de la santé du tourisme, me répondaient que les temps étaient difficiles, qu'il
y avait beaucoup moins de touristes qu'avant.
Qu'avant quoi? Qu'avant la crise économique peut-être. Qu'avant
la déclaration de guerre de Calderón aux narcotrafiquants qui a certainement effrayé plusieurs touristes? Les gens ne savent pas trop, ils lancent des hypothèses, mais ce
n'est pas avec des hypothèses qu'on fait des tortillas ou qu'on remplit des
tamales.
Certaines familles tenant
des petites fabricas, à qui j'ai parlé, m'ont permis de documenter leur travail
de confection de tapis.
Bien qu'elle m'aie dit acheter souvent la laine déjà filée (par d'autres gens du village), il lui arrive parfois de filer elle même quelques pelotes de laine.
Voici l'entreprise familiale de cette autre artisane.
Pour parvenir aux vives couleurs qui donnent vie aux tapis zapotèques, des éléments naturels tels que des végétaux ou des insectes sont utilisés pour obtenir cinq pigments de base.
Une sympathique vendeuse qui avait pignon sur rue au Zócalo de Teotitlán del Valle.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire